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Au pied de la tour nommée Boucarde - par daniel le 28/05/2021 @ 16:58

 

 

Au pied de la tour nommée Boucarde

 

Un chantier de réhabilitation pour Mâcon Habitat a débuté il y a quelques semaines rue Saint-Vincent, dans un immeuble occupé un temps par la préfecture. À cette occasion une dizaine de membre du GAM se sont lancés le 6 mars sur les traces de la tour médiévale de la Boucarde qui pourrait faire partie, avec d’autres édifices, de la défense de l’enclos épiscopal dont le Vieux Saint-Vincent était le cœur. Ils ont exploré le site en collaboration avec Jean-Michel Julien du cabinet RBC, qui est conducteur de travaux et membre du GAM.

 

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L'équipe du GAM à pied d'oeuvre

 

 

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Le minutieux nettoyage du parement d'un mur permettra

d'en lire toute l'histoire...

 

 

D’après les plans et élévations anciennes, dont celle d’un auteur inconnu de 1580 et de Martellange en 1618, cet édifice pourrait se trouver à l’emplacement du bâtiment à aménager. La petite équipe du GAM a débuté son exploration globale des lieux. Puis profitant de la réalisation d’un large creusement dans les caves pour la création de la fosse d’ascenseur, elle a ensuite observé et nettoyé le site qui révèle des fondations anciennes confirmant l’origine médiévale de ce bâtiment

 

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Des fondations apparaissent...

 

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Gilles Rollier, spécialiste de l'archéologie du bâti s'efforce

de déterminer les différentes phases de construction lisibles dans

la superposition des assises de ce mur

 

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Prises de vue pour une restitution en photogrammétrie

 

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Le mur nord de la Boucarde, reste à décrypter l'image...

 

Les traces de l’enceinte antique en pierres sont apparues, comme dans le passage des amphores situé non loin de là. Ici les bâtisseurs médiévaux ont arasé en partie la muraille gallo-romaine pour édifier la tour. 

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Sous le mur médiéval dont les pierres sont liées par un mortier de chaux

gris blanc, un autre mur dont le mortier rose orangé révèle, mortier de tuileau, 

révèle qu'il s'agit d'une construction antique

 

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L'angle extérieur nord ouest de la tour,

 

enlèvement des enduits modernes pour étudier le chainage des pierres.

L’équipe a donc nettoyé des maçonneries qui de toute évidence appartiennent à la tour Boucarde presque carrée (12 x 8m) avec des murs massifs et une hauteur impressionnante que l’on retrouve encore aujourd’hui sur plusieurs étages du bâtiment médiéval dont la restauration débute.

 

 

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Le passage aménagé pour e futur ascenseur

nous permet d'imaginer la hauteur de la tour

 

Des prélèvements ont été effectués pour déterminer l’époque des mortiers, de petits os et morceaux de cuir seront aussi à étudier. Dans la matinée, Gilles Auloy, président du Centre de castellologie de Bourgogne est venu faire un tour sur le chantier. En comparant avec les multiples tours médiévales qu’il a étudiées, il a estimé qu’il n’y a guère de doute, on est bien en présence de la tour Boucarde.

 

   Marc Bonnetain

 

 

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La Boucarde dominant la rue de Strasbourg !

(image Christian Todea)


Sur les traces de la tour nommée Boucarde (2) - par daniel le 11/02/2021 @ 11:39

Sur les traces de la tour nommée Boucarde

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Lorsque l’îlot qui fait l’objet de notre attention fut racheté par Mâcon Habitat, M. Gignoux, architecte, fut chargé d’en effectuer le relevé. La largeur de certains murs l’avait alors intriguée ce dont il nous avait fait part.

Et si ces imposantes maçonneries témoignaient de la présence à cet endroit de notre fameuse tour ?

Il faut dire qu’en 1998 une équipe du GAM était déjà intervenue sur ces bâtiments suite à la découverte d’un fragment de dalle funéraire médiévale. Des travaux était alors entrepris pour aménager des espaces de stockage pour les archives de la Préfecture. Dans la cave longeant la rue Saint Vincent nous avions alors pu observer un massif de maçonnerie correspondant au rempart antique du castrum. La fortification gallo-romaine du 4e siècle est reconnaissable par son mode de construction où sont mis en œuvre des blocs de pierre calcaire noyés dans un mortier de chaux, de sable et de briques pilées (opus caementicium).

 

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Ce rempart fut établi pour protéger la ville des invasions barbares. Il enserrait le plateau de la Baille mais dans cette partie orientale il descendait vers le bord de Saône pour protéger un espace portuaire. Les observations de 1998 n’avaient pas mis en évidence les murs qui nous furent signalés plus tard.

 

L’exploration du passé pour les archéologues passe aussi par la consultation des Archives. Rendons nous à la Médiathèque de Mâcon dans le service des Archives municipales.

 

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Là, José Raymond, fin connaisseur du fonds, lancé sur la piste de la Boucarde a sélectionné de une liasse de documents soigneusement classés dans les rayonnages coulissants d’un magasin de stockage.

 

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Une fois dans la salle de lecture, la liasse est déballée..

 

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Elle révèle alors son précieux contenu : parmi toute une pile de pages manuscrites, un plan…

 

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Le plan, fragile, est déplié avec infiniment de délicatesse.

 

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Une fois déployé, José et Franck Métrot, responsable des Archives, se penchent sur le plan. Il est impressionnant de constater combien ses couleurs sont encore parfaitement conservées bien qu’âgées de plus de 200 ans.

 

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Il s’agit d’un document d’urbanisme de 1791 fixant le tracé des nouvelles rues modifiant ainsi notablement le bâti au sud de la cathédrale. Ces nouveaux axes sont la rue Saint Vincent, la rue Dinet et la place Saint Vincent telles que nous les connaissons aujourd’hui.

Le plus remarquable sur ce plan est qu’y figure le cloître de la cathédrale.

 

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Nous nous rendons compte que les immeubles installés au sud de la place Saint Vincent et la rue elle-même, l’ont été sur l’emplacement du cloître médiéval le faisant totalement disparaitre du paysage.

 

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Malgré ces nouvelles informations, malheureusement l’examen de ce plan magnifique ne nous indique pas la présence de la tour Boucarde. Cependant les moyens informatiques vont nous permettre de juxtaposer les plans de toutes époques avec précisions ce qui va nous éclairer dans notre quête...

A suivre

 

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Sur les traces de la tour Boucarde - par daniel le 28/01/2021 @ 16:52

A la recherche de « la tour nommée Boucarde »

 

Cette tour imposante, quadrangulaire, possédant échauguettes, mâchicoulis et haute toiture, s’élevait au Moyen Âge, au sud de la nef de la cathédrale Saint-Vincent. Tout du moins c’est ainsi que nous pouvons la voir représentée sur le plan de « Rancurel » daté de 1575.

 

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Au nord de la cathédrale une autre tour est figurée, il s’agit là de la tour de l’évêque, résidence du prélat au cœur de l’enclos épiscopal. En effet, en 1180, suite à de méchantes querelles qui opposèrent le comte et l’évêque, le roi de France autorisa ce dernier à protéger ses biens et son églises en l’enserrant dans une muraille, une forteresse à l’intérieur des remparts !

 

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Le tour « Boucarde », ainsi est-elle nommée dans la légende du plan de Rancurel (à la lettre H), se dressait dans le paysage de la ville et assurait la défense du bourg épiscopal.

 

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Peu de documents mentionne la tour Boucarde. Nous la retrouvons sur une gravure de la fin du 16e siècle, inspirée de celle de Rancurel mais celle-ci colorisée.

 

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Sa représentation la plus réaliste apparait sur une vue de Mâcon datée de 1618, réalisée par l’architecte Etienne Martellange.

 

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Sans ambiguïté, à partir de ce document, nous pouvons décrire et positionner la tour Boucarde comme une fortification quadrangulaire érigée au sud du vieux Saint Vincent.

 

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Les travaux entrepris depuis la fin de l’année 2020 sur les bâtiments à l’angle de la rue et de la place Saint Vincent nous intéressent fortement car qui sait si des vestiges de la tour ne subsisterait-il pas dans cet îlot ?

 

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Grâce à l’aimable autorisation de Mâcon Habitat et la collaboration du cabinet RBC, nous pouvons suivre les travaux en quête d’indices.

A suivre…

 

 

 


Eté 2018, fouilles rue Gambetta - par daniel le 18/09/2018 @ 09:08

Eté 2018, fouilles rue Gambetta

La nécropole antique au fil de la tranchée

Une opération archéologique menée par l'Institut National de Recherches Archéologiques (Inrap)

Clichés C. Capdeville, Carole Fossurier et D. Barthèlemy (Inrap)

 

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En juillet et août de cette année 2018, la mise en place d'un réseau de chauffage urbain, rue Gambetta à Mâcon, a été l'occasion de nouvelles découvertes concernant la nécropole antique.  Une parfaite collaboration avec ENGIE, en charge du chauffage urbain sur la ville, a permis de réaliser cette opération de la façon la plus efficace malgré des conditions d'intervention délicates.

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Après l'enlèvement des couches supérieures dont l'enrobé et le niveau d'anciens pavés, les archéologies sont attentifs et tentent d'identifier le moindre indice pouvant révéler la pr"sence de vestiges archéologiques.

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En haut de la rue, des premiers niveaux sont repérés et font l'objet d'un relevé photographique.

 

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Dans une tranchée étroite les précautions liées à la sécurité sont drastiques. Au-dessous de 1,3 m il faut travailler avec des blindages qui empêchent les possibles effondrements. Le nettoyage des coupes pour observer les couches de terrain, la stratigraphie, est une étape incontournable pour les chercheurs.

 

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Au pied de la coupe un squelette humain est mis au jour. Le défunt est allongé sur le dos. Cette découverte confirme que la rue Gambetta se place au coeur de la nécropole gallo-romaine de Mâcon.

 

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Après un dégagement rapide, car l'enjeu est de ne pas interrompre trop longtemps le chantier, l'équipe des archéologue s'organise pour relever le maximum de données pour pouvoir ensuite interpréter au mieux cette sépulture. Les observations de l'anthropologie Carole Fossurier, permettent déjà de dire que l'individu retrouvé a été inhumé dans un contenant en bois, probablement un cercueil. Ce dernier n'a pas résisté au temps.

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Les vestiges découverts font l'objet d'un enregistrement topographique. Ils pourront être précisément replacés sur un plan.

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Une nouvelle inhumation a été retrouvée. Une fois le squelette dégagé l'anthropologue se remet patiemment au travail.

 

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Le creusement de la tranchée se poursuit et...

 

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...  Et voici qu'apparait le couvercle d'un sarcophage !

La plus belle et spectaculaire trouvaille de ce chantier d'archéologie préventive.

La présence de ce tombeau de pierre n'est pas à proprement parler une surprise puisque en 2011 dans ce même secteur six sarcophages avaient été repérés dont quatre furent fouillés.

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Le calcaire fin et blanc dans lequel est taillé ce sarcophage permet de situer son lieu d'extraction aux carrières de La Lie à La Roche Vineuse.

 

 

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Les archéologies bénéficient d'une certaine chance puisque le sarcophage est positionné dans l'axe de la tranchée ce qui va faciliter son extraction. Cette phase de prélèvement demeure cependant extrêmement délicate d'autant que le tombeau s'avère brisé en deux. Cette cassure demande encore plus de précautions. L'implication des membres de l'équipe de terrassement qui prennent en main l'opération va assurer sa pleine réussite.

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Avec un soin tout particulier la pelle mécanique dégage la cuve du sarcophage.s

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Il faut guider le conducteur de pelle qui ne peut pas tout voir depuis sa cabine.

 

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Vérifications avant le relevage.

 

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Une partie du sarcophage est arrimée, dernière concertation...

 

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Prêt !

 

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Archéologues et équipe de terrassement retiennent leur souffle...

 

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L'opération sera un succès devant un large public attiré par l'évènement.

 

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Le sarcophage est stocké pour le moment dans un dépôt municipal grâce à la collaboration des services de la ville de Mâcon et en particulier le musée des Ursulines. Il fera l'objet d'une fouille très prochainement. A n'en pas douter ce remarquable témoin des pratiques funéraires antiques prendra place un jour en bonne place au sein des collections du musée.

 

 

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Dans la suite du terrassement, une nouvelle sépulture est découverte.

 

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Il faut sortir les petits outils ! Alban Tremblay, stagiaire de l'Université Lyon 2, dégage minutieusement les ossements du squelette.

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Ces inhumations livreront probablement d'autres informations après étude. Des datations au carbone 14 permettront de caler chronologiquement ces tombes.

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Nouvelle surprise, une incinération. L'urne en céramique apparait dans la coupe. Il va falloir l'enregistrer puis la prélever. Sa fouille sera réalisée dans un second temps. Ce type de tombe se rattache aux pratiques funéraires des Ier et IIe siècles de notre ère.

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L'ensemble de la terre contenue dans la fosse où l'urne est déposée est recueillie pour être tamisée et étudiée finement à la recherche de charbons et autres restes. De telles analyses viennent éclairer les pratiques funéraires de nos ancêtres gallo-romains.

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Le chantier archéologique s'achève.

La fouille n'est que la première partie du travail. Ecrire l'Histoire demande encore de nombreuses heures de recherches en laboratoire. Mais les résultats déjà obtenus sont prometteurs...

 

 

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Le 2 juin à Saint-Romain-en-Gal - par daniel le 02/07/2018 @ 17:55

Sur les traces de l’empereur Hadrien à Saint-Romain-en Gal

par Marc Bonnetain (texte et photos)

Nous étions une quarantaine, du Groupement archéologique du Mâconnais et des carrières de La Lie à participer à la 17e édition des journées gallo-romaines de Saint-Romain-en Gal face à Vienne, au bord du Rhône. Pour cette édition le public était invité à rencontrer l’empereur Hadrien qui régna de 117 à 138 sur l'Empire, succédant à Trajan.

Pour ceux qui n’avaient jamais assisté à une telle rencontre elle a été une révélation car animée par des dizaines d’associations venues de toute la France et de l’étranger pour nous faire vivre cette période gallo-romaine étalée sur plusieurs siècles et riche en enseignements de toutes natures. Des dizaines de stands étaient installés sous tentes pour nous faire découvrir le tissage et la médecine, la sculpture et la cuisine, les parfums et la céramique… Il y eut aussi les armées avec 100 à 200 guerriers en armes habillés avec un soin extrême qui ont défilé révélant la richesse et la diversité de leurs équipements. Certains ont aussi pu participer à des ateliers.

La découverte de la journée a été complétée par la visite du très riche musée gallo-romain.

 

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fabriquer une tuile romaine - par daniel le 21/11/2017 @ 15:56

Fabriquer une tuile romaine plate à rebord

La tegula

Dans le cadre des ateliers du GAM, en prévision d'un atelier pédagogique, réalisation de tuiles romaines de type "tegula" (d'un modèle légèrement réduit).

 

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Le couple "tegula / imbrex" emblématique des toitures antiques

 

Les étapes de la fabrication de la tegula

 

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Le moule servant à la fabrication des tuiles

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Pétrissage de l'argile

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Sablage du moule

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Et des bords

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L'argile est posée dans le moule

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L'argile est étalée

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Et encore étalée

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Les rebords sont réalisés en ramenant le surplus d'argile contre les bords du moule

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Découpe du surplus

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Lissage de la tuile

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Affinage des bords de la tuile

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Découpe des encoches arrières

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Découpe des encoches arrières, suite

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La tuile est faite

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Il reste à la démouler

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Et voila, c'est fait !

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De nouvelles encoches sont faites sur les bords avant à l'extérieur

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La tuile est prête : séchage puis  direction le four

 

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Deux amphorisques antiques - par daniel le 10/01/2017 @ 15:51

Deux objets en céramique énigmatiques

 

Par Cyriac Merle (stagiaire de 3e du collège En Fleurette de Saint-Gengoux-Le-National)

 

En 1986, François Cognot a dirigé une fouille de sauvetage Rue du Vieux Bourg, à Flacé, commune de Mâcon. De nombreux vestiges et en particulier des restes de céramique variés et parfois peu ordinaires ont été découverts à cette occasion.

Parmi ces éléments, deux fragments d’objets en céramique nous interrogent sur leur fonction.

Il s’agit de deux fragments d’amphorisque.

Pour le premier fragment, d’une hauteur maximale de 10,3 cm et d’une largeur maximale de 5 ,2 cm, le col est absent, la panse arrondie et le pied plein fuselé est cassé à sa base. On peut aussi noter la présence de cannelures sur la partie supérieure de la panse.

 

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Le deuxième fragment, plus petit que le premier, a une hauteur maximale de 6 cm et une largeur maximale de 3,4 cm. Son col, la partie supérieure de sa panse ainsi que son pied sont absents.

 

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Ces deux objets sont  réalisés dans une argile orangée semi grossière. La paroi de leur panse est épaisse (1 cm pour le deuxième) ce qui ménage un espace réduit à l’intérieur.

Les archéologues s’interrogent encore sur la fonction de ces « récipients ».

 

 

Hypothèses sur l’utilité des amphorisques

 

 

            - D’après Rodriguez-Almeida, les amphorisques auraient pu servir de bouchons aux amphores ou de ventouse pour décoller ces bouchons.

            -D’après Pavolini, elles auraient pu être employées comme des cornets pour mélanger et lancer des dés.

            -Selon d’autres hypothèses ces amphorisques auraient pu servir pour fabriquer des voûtes, comme récipient pour contenir des onguents (« unguentaria »), comme échantillon afin de vérifier la cargaison des amphores ou encore de luminaires.

L’hypothèse de Rodriguez-Almeida semble être infirmée par la difficulté, voire l’impossibilité d’emboîtement d’une amphorisque avec une amphore.

 

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un exemple d'amphorisque trouvé dans le Var

http://artefacts.mom.fr/fr/result.php?id=AMF-4009&find=FLU&pagenum=1&affmode=vign

 

Bibliographie :

 

JOLY (M.), CURRIA (A.). – Les amphorisques du quartier du sanctuaire de la Genetoye à Autun (Saône-et-Loire), SFECAG, Acte du Colloque d’Autun, 2016, pp.557-564.

 

 

 

 

 

 

 

 


1986, les fouilles de la rue du Vieux Bourg - par daniel le 11/05/2016 @ 09:51

Ne ratez pas l'histoire d'objet de ce mois de juillet

Il y a 30 ans

Des vestiges gallo-romains rue du Vieux Bourg à Flacé

ou la splendeur passée de Matisco

 

En 1986, voici 30 ans, un projet de lotissement rue du Vieux Bourg à Flacé, allait amener le Groupement Archéologique du Mâconnais à faire surgir de terre les restes monumentaux d'une exceptionnelle demeure antique. Les fouilles furent conduites par François Cognot.

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Après décapage, un premier massif de maçonnerie aux impressionnantes dimensions est mis au jour (cliché G. Thomas)

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Accolée à la première construction, une abside tout aussi spectaculaire (cliché G. Thomas)

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Vue générale des structures mises au jour (cliché J. M. Zeller)

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Vue cavalière des substructions (dessin J. M. Zeller)

 

Les structures ainsi dégagées constituait donc d'une part un rectangle de 14,2 m X 11,9 m, et une abside de 11 m de diamètre. Les murs dont l'épaisseur dépasse les 2 m étaient installés directement sur le rocher calcaire qui a du être mis à nu  par les constructeurs. Pour assurer la solidité de leur maçonnerie, les bâtisseurs ont construit une large base pour les murs, puis sur l'extérieur, ont progressivement diminué la largeur créant ainsi des ressauts successifs. A l'intérieur des deux constructions, des murs de refend viennent consolider l'édifice.

Les fouilles ont montré que cet ensemble avaient été construits dans le courant de la deuxième moitié du Ier siècle de notre ère, et que les bâtiments avaient succédé à une construction plus ancienne datant probablement du début du Ier siècle.

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Quelques un des objets retrouvés au cours des fouilles (F. Cognot)

 

Les restes de murs découverts sur ce site correspondent aux sous-bassement destinés à rattraper la forte du terrain. Nous n'avons ici que la base des bâtiments qui devaient s'élever assez haut pour dominer le ruisseau de l'Abîme et être vue de loin, probablement de la voie romaine qui circulait en face, venant de Mâcon pour prendre la direction d'Autun. Ces deux construction n'étaient pas isolées et doivent être considérer comme faisant partie d'une vaste luxueuse villa dont d'autres traces furent mises au jour dans le secteur. Telle la mosaïque au gladiateur qui fut découverte au XIXe siècle et qui est présentée au musée des Ursulines de Mâcon.

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Le médaillon central de la mosaïque exhumée non loin de la fouille de 1986 (cliché GAM)

 

Une série d'objets particulièrement intéressant a été recueillie pendant les fouilles.  Nous les présenterons cette année au travers de la rubrique "Histoire d'objets". Ce mois ci, un fragment de marbre importé de Grèce (voir la rubrique "Histoire d'objets").

 

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Valorisation des travaux du GAM - par daniel le 04/02/2016 @ 16:59

Valorisation des travaux du GAM

Art...Chéologie

 

Suite au chantier mené en 2012, rue du Concours, sur une portion de la nécropole gallo-romaine, les promoteurs du projet immobilier à l'origine de notre intervention, ont souhaité inscrire dans le nouvel immeuble la trace du passé.

Blaise Adilon, artiste photographe, nous offre ainsi une œuvre qui, installée dans le hall de l'immeuble, rappelle le passé de la ville et valorise le travail du GAM.

 

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La réalisation de Blaise Adilon a servi pour la carte de vœux de la société imterval en 2016

 

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Chevaux à Matisco - par daniel le 03/02/2016 @ 14:24

Les chevaux dans la ville de Mâcon à l’époque gallo-romaine

Des gestes et des pratiques qui interrogent

 

Le bruit des sabots des chevaux résonnant dans les rues de la ville, voici une sensation qui avait disparu. L’usage réintroduit du cheval pour tracter le système d’arrosage des bacs à fleurs, les calèches et la police montée, ramènent aujourd'hui à notre oreille un bruit qui fut familier pour bien des générations de citadins.

Depuis leur domestication, les équidés (chevaux, ânes, bardots et autres mulets) étaient utilisés comme monture, comme animal de bât ou  pour être attelés à des chars et chariots.

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Le quadrige romain, char tiré par quatre chevaux, est une image couramment utilisé pour illustrer des objets, comme par exemple ci-dessus sur ce vase à médaillon d’applique présenté au musée gallo-romain de Lyon.

Des découvertes archéologiques viennent apporter un éclairage particulier sur la présence des chevaux dans l’antique Matisco.

 

Les fouilles du parking Rambuteau en 1994 / 1995                    

 

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Le parking Rambuteau en 1995 avant la fouille

Les recherches menées par l’AFAN parking Rambuteau, à l’emplacement de l’ancienne usine Monet-Goyon (devenue ensuite Motostandart) ont notamment livré de nombreux ossements de chevaux.

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Décapage à la pelle mécanique   

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Fouille d'une fosse contenant une série d'ossements

Ces restes se trouvaient regroupés dans des fosses creusée à l’origine pour récupérer de la terre destinée à la construction.

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Fouille minutieuse à "l'outil de dentiste"

Une étude de ces restes a été réalisée par Sébastien Lepetz, archéozoologue.

Ainsi, plus de 2000 restes (ossements et dents) ont été répertoriés dont l’essentiel, 1497 os, appartenaient à des équidés.Il s’agit pour 80 % d’animaux âgés entre 5 et 10 ans, pour les 20 % restant, ce sont des bêtes de plus de 10 ans ou de 2/3 ans. La cause de la mort de ces animaux n’est pas perceptible par l’étude des ossements.

Ces dépôts ont été datés du IIe siècle et du début du IIIe siècle après J.-C., notamment grâce à une monnaie d’argent, un antoninien, de l’empereur Caracalla (198-217).

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Mais la situation de ces os pose bien des questions.

En effet, il ne s’agit pas de chevaux morts et enterrés dont on aurait retrouvé les squelettes intacts. On ne peut pas parler de « cimetière ». Les restes osseux se retrouvent rassemblés en fosse,ou sous forme d’épandage, dispersés. Seules les parties les plus tenaces du squelette se retrouvent en connexion, à savoir des tronçons de colonnes vertébrales.

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Le cheval n'était pas consommé par les gallo-romains, il ne s'agit pas de restes de boucherie.Il semble qu’une fois morts les corps des chevaux aient été déposés en un point (proche ?), puis la décomposition avancée les carcasses désarticulées sont enfouies.

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Mandibule de chevaux.

 

Ces constations mettent en évidence des gestes et des pratiques dont les causes nous échappent largement. Cette gestion des animaux morts est-elle motivée par des habitudes profanes et pragmatiques, ou sous tendue par une pensée religieuse ? La présence au milieu de ces restes de 2 enfants mort en période périnatale dont les dépouilles ont été installées dans des tuiles, laisse penser que qu’une pensée religieuse entourait les pratiques mises en lumière ici

 

Une autre fouille menée en 1997, au 17 rue Lacretelle, nous prouve en tous cas que la place du cheval dans la culture gallo-romaine n’était pas insignifiante.

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Le fossé et son comblement

 

Les recherches sur ce site ont mis en évidence des traces d’occupations gallo-romaines datables du Haut Empire (entre 20 av. J.-C. et le milieu du IIIe siècle).

Au sein du mobilier mis au jour, de nombreux fragments de faune ont été recueillis.

 Pour la majorité, il s’agissait d’ossements de bœuf, porc et caprinés (chèvres ou mouton), témoins de la consommation de ces animaux par les mâconnais de l’époque.

Le cheval est présent dans cet ensemble mais dans une proportion très faible. Cependant, cette présence est loin d’être anecdotique puisque ce sont 3 crânes qui ont été retrouvés.

 

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Un des crânes en place apràs son dégagement

Là encore, le dépôt de ces restes de chevaux pose question, simple rejet ou geste symbolique ?

A Rome, on offrait au dieu Mars, une tête de cheval rempli de grains de blé. Le cheval représentait "l'esprit du blé".

Nous ne pouvons pas assimiler les crânes de la rue Lacretelle à cete pratique car aucune donnée de fouille ne permet de l’étayer. Cependant, cette coutume romaine illustre la valeur symbolique que pouvait revêtir le cheval dans les cultures anciennes.

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Revers d'une monnaie d'argent gauloise avec la figuration d'un cheval bondissant, on peut lire le nom DIASULOS

Un article plus complet est consultable dans la rubrique Histoire de notre site.

 

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